Qu'est-ce qu'un logiciel libre ?

Les logiciels « libres » se distinguent des logiciels « propriétaires » par le fait que les utilisateurs de ces logiciels disposent des droits suivants :

Ces libertés sont souvent référencées comme les quatre libertés fondamentales des logiciels libres.

La plupart des logiciels propriétaires ne peuvent qu'être utilisés librement (et encore, pas toujours si les fichiers produits sont soumis à licence). Certains peuvent être étudiés, du fait que les codes sources sont disponibles (logiciels dits « Open Source »), mais cette possibilité est souvent assortie d'une clause de non divulgation et de non utilisation des techniques apprises (ces clauses sont bien entendu particulièrement intolérables et très dangereuses car définitives une fois que l'on a eu accès au code source). De plus, l'analyse des logiciels est généralement interdite, sauf cas expressément prévu par la loi (en particulier, en France, la décompilation et l'analyse d'un logiciel est autorisée dans le cadre de la recherche d'interopérabilité entre des logiciels, pourvu que cela ne nécessite pas le contournement d'un moyen de protection). Enfin, la redistribution des logiciels propriétaires et leur modification sont quasi systématiquement interdites.

Notez que les logiciels libres ne sont pas des logiciels libres de droits ni des logiciels du domaine publique. Bien au contraire, ils sont protégés par le droit d'auteur, et les droits conférés aux utilisateurs ne le le sont que par une licence choisie par l'auteur du logiciel, qui reste donc propriétaire de son œuvre. Toute utilisation en dehors de cette licence est donc a priori totalement interdite, quelle qu'elle soit. Les droits et obligations des utilisateurs sont donc toujours précisés par la licence du logiciel, que l'utilisateur doit accepter au moins tacitement.

En particulier, certaines licences de logiciels libres apportent une restriction supplémentaire : l'interdiction de retirer les libertés concédées à l'utilisateur à ceux à qui l'on redistribue les produits, mêmes modifiés. La justification de cette restriction est d'éviter tout simplement que quelqu'un puisse s'accaparer le travail que les autres ont fait et proposé aux autres pour une utilisation libre. Autrement dit, la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres... Les licences qui imposent cette restriction sont qualifiées de « Copyleft » (il s'agit d'un jeu de mot anglais avec le terme « Copyright » bien connu, et le mot « left » qui signifie en réalité « laisser » aux autres les libertés que la licence nous accorde). Les licences du projet GNU se classent dans cette catégorie.

Notez enfin que rien ne vous empêche de vendre le travail de quelqu'un d'autre, et pour les licences non Copyleft, de le transformer en logiciel propriétaire. Mais pour faire cela, il faut en général apporter une plus value, et laisser la liberté aux clients de redistribuer, même gratuitement, votre produit. Évidemment, sous ces conditions, vous ne pourrez pas exploiter grand monde. Vous ne vendrez qu'au « juste prix » du service rendu (par exemple, les frais de port, de marketing ou autres).