Guide d'installation et de configuration de Linux | ||
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Maintenant que les principes de base ont été vus, on peut passer à l'action. Mais avant de réaliser l'installation de Linux proprement dite, il faut s'attarder sur quelques prérequis importants : le recensement du matériel installé et bien entendu la sauvegarde des données existantes !
Avant de commencer quoi que ce soit, vous devriez récupérer le maximum de données concernant votre matériel. En effet, ces informations peuvent être particulièrement utiles pour diagnostiquer la cause des éventuels problèmes de configuration du matériel que vous pourriez rencontrer. Vous aurez aussi peut être à spécifier certains paramètres matériels lors de l'installation et, dans le pire des cas, lors du premier démarrage de Linux. Les informations dont vous aurez certainement besoin sont les suivantes :
type de processeur, avec sa marque et éventuellement sa vitesse ;
type de carte mère, avec sa marque et impérativement son chipset ;
type de branchement de la souris (série, PS/2, USB, interface bus propriétaire) ;
nombre de ports série, ainsi que leurs paramètres (ports d'entrée/sortie, lignes d'interruption) ;
nombre de ports parallèles, ainsi que leurs paramètres (ports d'entrée/sortie, lignes d'interruption) ;
le type de port USB (vitesse, compatible UHCI ou OHCI) ;
si vous disposez d'un contrôleur SCSI, marque et modèle de ce contrôleur (modèle du chipset de la carte SCSI) ;
sinon, nom du contrôleur de disque IDE (regardez sur le chipset de la carte mère !) ;
types de disques durs (IDE, IDE UltraDMA 33, 66 ou 100, SCSI), ainsi que leurs taille et leur position dans le système (contrôleurs auxquel ils sont connectés, numéros d'unités logiques SCSI) ;
types de lecteurs ou de graveur de CD-ROM ou de DVD (IDE, ATAPI, SCSI, connecté sur carte son) et le type de leur branchement s'ils sont externes (port parallèle, SCSI ou USB) ;
nom, modèle et marque de la carte graphique, type de chipset utilisé par cette carte et taille de sa mémoire vidéo ;
nom, modèle et marque de l'écran, avec, s'il s'agit d'un écran à tube cathodique, ses fréquences de balayage horizontales et verticales maximale, sa bande passante et les fréquences recommandées par le constructeur pour les différentes résolutions ;
type de carte son (ISA, PCI, PnP) ainsi que le nom du chipset utilisé par cette carte ;
type de carte réseau (ISA, PCI, PnP) ainsi que le nom de son chipset ;
type de chipset pour les réseaux sans fils Wifi ;
type de modem (interne, externe) et, si le modem est interne, sa nature (modem complet ou émulation) ;
type de chipset pour le contrôleur FireWire (IEEE 1394) si vous en disposez d'un ;
type de chipset et nom, marque, modèle pour les périphériques annexes (contrôleurs infrarouge, lecteurs de cartes mémoire intégrés, etc.).
Vous pouvez obtenir ces informations en consultant la documentation fournie avec votre ordinateur, les sites Web des constructeurs des différents composants, les informations fournies par le programme de configuration du BIOS ou affichées directement par le BIOS au démarrage de la machine, ou tout simplement en ouvrant le boîtier de la machine et en regardant ce qu'il y a à l'intérieur. Vous pouvez également récupérer les informations indiquées dans la configuration de MS Windows si celui-ci est installé.
Bien entendu, il se peut que vous n'ayez pas besoin de ces informations et que l'installation se passe sans problème. Cependant, si d'aventure Linux exige que vous les connaissiez, mieux vaut pouvoir lui répondre.
Note : Bien que cela soit assez rare, certains composants ou périphériques additionnels peuvent ne pas être gérés par Linux, faute d'avoir un gestionnaire de périphériques adéquat (cet état de fait est en général dû à une rétention d'informations de la part des fabricants, qui empêchent ainsi les développeurs de Linux d'écrire les gestionnaires de périphériques dans de bonnes conditions). C'est en particulier le cas de nombre de périphériques bas de gamme conçus pour ne fonctionner qu'avec MS Windows, ou de quelques périphériques exotiques. Les Winmodems ont une triste réputation à ce sujet (il s'agit de modems incomplets, dont une partie du traitement de signal est reporté dans un logiciel spécifique à Windows), ainsi que des imprimantes dites « GDI », qui ne comprennent que les commandes graphiques de Windows. Vous pourrez également avoir des problèmes avec des cartes de numérisation vidéo analogiques ainsi que certaines cartes de décompression MPEG. Certaines marques se distinguent par le fait qu'elles refusent obstinément de développer des gestionnaires de périphériques pour leur matériel ou, pire encore, de fournir les informations nécessaires aux développeurs de Linux pour écrire ces gestionnaires sous licence libre. Il est donc recommandé, comme toujours, de bien se renseigner auprès des vendeurs et des groupes de discussion avant tout achat de matériel... Vous pourrez trouver une liste (non exhaustive) de matériel testé sous Linux dans la liste de matériel compatible Linux. La Liste de compatibilité Linux vous permettra également d'effectuer une recherche sur n'importe quel type de matériel et sur n'importe quel modèle très facilement. Il existe d'autres sites réalisant périodiquement des tests sur le matériel récent, comme par exemple LinuxHardware.
L'installation d'un système d'exploitation est une opération délicate, surtout si l'on modifie les partitions, puisqu'il faut travailler au niveau le plus bas. La moindre erreur peut provoquer une catastrophe, ce qui peut au mieux vous obliger à recommencer complètement l'installation, et au pire à perdre l'ensemble de vos données, y compris celles des autres systèmes installés ! Par conséquent :
IL FAUT DONC FAIRE UNE SAUVEGARDE DE VOS DONNÉES !
Toutefois, si Linux est le premier système que vous installez sur votre ordinateur, ou si vous n'avez pas encore utilisé ou pas l'intention d'utiliser les autres systèmes d'exploitation installés dessus, vous pouvez tenter votre chance directement.
La manière de procéder pour réaliser une telle sauvegarde dépend bien entendu des systèmes d'exploitation déjà installés. Généralement, il s'agit de Microsoft Windows. Si vous disposez d'un lecteur de bande, le problème de la sauvegarde est très simple : vous n'avez qu'à faire une sauvegarde complète. Dans le cas contraire, vous allez sans doute devoir trier vos fichiers afin d'identifier ceux auxquels vous tenez réellement, et les recopier sur un support physique fiable (évitez absolument les disquettes, ils sont lents et n'ont jamais été fiables). Vous pouvez par exemple faire un DVD de sauvegarde si vous disposez d'un graveur de DVD.
Dans ce cas, l'idéal est tout simplement de disposer d'un autre disque dur, que l'on pourra consacrer complètement à l'installation de Linux. Ainsi, vous pourrez expérimenter tout à loisir, sans craindre de perdre vos précieuses données. De plus, l'installation de Linux sur un disque vierge est nettement plus facile que sur un disque où Windows est déjà installé, parce que vous n'avez pas à dégager de la place pour son installation. Prenez toutefois garde au fait que Linux restera capable d'accéder aux données de votre premier disque dur, et que toute erreur de manipulation peut détruire les données qui s'y trouvent. Par exemple, si vous ne spécifiez pas le bon disque dur lors de la création des systèmes de fichiers, vous perdrez à nouveau toutes vos données. L'achat d'un tiroir peut être la vraie solution, car vous n'aurez alors qu'un seul disque à un instant donné dans votre ordinateur. Toutefois, cette technique a l'inconvénient de ne pas vous permettre d'accéder aux données de votre disque Windows à partir de Linux.
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